COURS D’INITIATION AUX SALAIRES
Salaires et appointements au
Luxembourg / Notions de base
Origine
Le
système de calcul des décompte des
salaires a été introduit par les allemands
pendant la 2e guerre mondiale. A ce jour les principes
restent similaires, sauf:
Les
adaptations :
- Le salaire minimum
- Les cotisations et les suppléments
légaux sont exempts d'impôt
- L'index: ajustement automatique des salaires
et des plafonds cotisables dès que
l'inflation atteint 102,5 % du niveau
précédent.
Principes
L'adhérence aux assurances sociales est
obligatoire pour tout le monde.
L' impôt sur le salaire est retenu à
la source.
Le décompte se fait par mois et le
salaire doit être payé pour le 25 du mois.
On peut cependant retarder le payement final
jusqu'au 10 du mois suivant à condition de payer un acompte le 25.
Note: Aussi bien pour le fisc que pour le CCSS,
le décompte mensuel n'est que provisoire. A la fin de l'exercice le
total annuel est recalculé.
L'employeur est responsable du décompte.
A part les documents et formulaires destinés au salarié et aux
institutions, il doit obligatoirement tenir :
- un livre de paie
- un livre de congé
- un livre des heures supplémentaires
Le salaire brut est basé sur les heures
prestées.
Pour les salaires à la tâche la
différence est payée comme supplément.
Le salaire de base peut être
défini par heure ou par mois.
La semaine de travail normale est de 40 heures.
Les suppléments légaux cotisables
mais non imposables:
1) Les heures supplémentaires sont les
heures prestées en dehors de celles convenues dans le contrat de
travail.
Les heures de déplacement payées
ne comptent pas comme heures prestées
Le supplément est de 25 % pour ouvriers
et de 50 % pour employés.
Il est exempt d'impôt jusqu'au plafond
annuel de 1800 €.
(Pour les cadres les heures
supplémentaires ne sont pas considérées.)
2) Supplément pour travail de dimanche
à 70 % et pour travail un jour férié à 100 %.
L'exemption est illimitée.
3) Le supplément de nuit est facultatif,
mais, s'il est accordé, doit être payé au moins à 15
%. L'exemption est illimitée.
Les suppléments se cumulent.
Généralement si un jour férié tombe sur un
dimanche, uniquement le supplément le plus élevé est
payé (même si une directive ministérielle prétend le
contraire).
Les suppléments sont définis en
pourcentage sur le salaire horaire.
Le cas écheant, le salaire horaire est
le produit du salaire mensuel divisé par 173.
173 = le produit absolu de 52 semaines à
40 heures divisé par 12 mois.
Ce diviseur doit évidemment être
adapté pour les tâches inférieures à la norme.
L'employeur peut payer toutes sortes de primes
qui sont cotisables et imposables.
Les heures non productives
1) Les jours fériés sont
payés au tarif normal. A part les suppléments, les heures
prestées un jour férié doivent
être compensées en heures ou en argent dans les 3
mois qui suivent l'évènement.
2) Le congé légal payé est
de 25 jours de travail par an. Si le salarié a
régulièrement
touché des primes et/ou des
suppléments au cours des 3 mois précédents, une
moyenne de ces primes doit être
ajoutée au salaire normal.
Le solde de congé doit être pris
au plus tard jusqu'au 31 mars de l'année suivant.
Le congé non pris jusqu'à la fin
de l'année pour cause de maladie n'est pas dû.
Le solde peut exclusivement être
compensé en argent si le salarié quitte l'entreprise.
Congé 1/12 pour plus de 15 jours.
3) Un congé de circonstance est
payé au tarif normal. Il est lié à
l'évènement et ne peut être transféré. Les
raisons peuvent être de nature privée ( mariage,
naissance,
décès, déménagement ) ou de
nature sociale (pompiers, protection civile, sports,
culture etc). Dans ce dernier cas le
employeur est généralement remboursé par l'organisation
responsable pour le salaire + parts patronales.
4) Le chômage pour cause d'intempérie,
pour raison technique ou conjoncturelle.
Il est payé à raison de 80 % de
la moyenne des 3 derniers mois, sans les heures
supplémentaires, mais limité à 250 %
du salaire minimum.
Les premières 16 heures dans le mois
sont partagées équitablement entre employeur et le
salarié, qui peut donc perdre par mois 8 heures au maximum. Le heures de chômage doivent être
compensées par d'éventuelles heures supplémentaires
prestées dans ce même mois.
L'état compense toutes les heures
au-deçà des 16 heures.
L'état limite à 350 heures par an
son engagement pour le chômage intempérie.
Le chômage conjoncturel est limité
à la moitié des heures de travail du mois.
5) Maladie
- Employé
Il est payé par l'employeur pour un
premier mois entamé suivi de trois mois complets. Il y a cependant une
limite annuelle de 13 semaines au maximum..
- Ouvrier
Il est repris dès le premier jour par la
caisse de maladie. La compensation doit être
égale à ce que l'ouvrier aurait
gagné s'il avait travaillé. Le employeur doit avancer le
salaire net à l'ouvrier et les
impôts au fisc et se fait rembourser par la caisse de maladie des
ouvriers.
Cette dernière procédure
s'applique aussi pour un employé qui prend un congé pour raison
familiale.
6) Le congé de maternité est
payé intégralement et pour toute la durée directement par
la caisse de maladie.
Le droit au congé reste acquis dans tous
les cas cités.
Le congé parental à temps plein
suspend provisoirement le contrat de travail et ne donne pas droit au
congé.
Les assurances sociales
Les caisses sociales sont gérées
par l'état et regroupées au CCSS.
Tous les salariés et les
indépendants doivent adhérer.
L'employeur contribue pour la moitié des
cotisations maladie et pension.
L'assurance dépendance est à la
charge du seul salarié
L'assurance accident est à la charge de
l'employeur.
Les
taux de cotisation sont calculés par le CCSS.
Les cotisations sont limités par des plafonds = 5 fois
le salaire minimum.
Les plafonds augmentent avec l'indice et sont
proratisés pour des mois incomplets.
L'année cloturée, le CCSS compare
les contributions avec le plafond annuel et facture des insuffisances
éventuelles.
Le
taux de l'assurance maladie se compose des 2 parties:
A)
soins médicaux
B)
salaire garanti pendant la période de maladie
Ceci explique les 3 taux:
1) La caisse ne rembourse pas les
gratifications, donc uniquement A.
2) Les ouvriers sont repris dès le
premier jour donc A +B.
3) Pour les employés les 3 premiers mois
complets sont à charge de l'employeur.
Ainsi B pour eux est moins
élevé
Les
cotisations sont exemptes d'impôt.
L'impôt
L'imposable
est le salaire brut moins
-
les cotisations
-
les suppléments légaux
-
les abattements
FD = frais de déplacement en fonction de
la distance du domicile au lieu de travail.
AC = abattement conjoint - la partie exempte
d'impôt pour 2e carte.
FO = frais obtention, autres frais liés
à l'exécution du travail (études, bibliothèque..)
DS = dépenses spéciales, comme
assurance supplémentaire, intérêts
CE = charges extraordinaires, comme membre de
la famille handicapé
Il ne peut y avoir ni imposable, ni impôt
négatif.
L'imposition est progressive par paliers.
Le niveau des contributions dépend de
l'état civil et est exprimé en classes.
Exemple simplifié, barême 2006,
classe d'impôt 1
Il n'y a pas d'impôt sur la tranche de 1
à 990 €.
Sur
les 5 € entre 990 et 995 le fisc prélève 1,1 €
d'impôt.
Sur chaque euro supplémentaire le taux
augmente d'environ 0,015 % comparé
au taux pour l'euro précédent
jusqu'à atteindre 39 % vers les 3200 € .
Sur chaque euro supplémentaire 39 % sont
déduits.
Pour chaque enfant à charge 76,9 €
sont déduits de l'impôt final.
Les jours imposables
Un mois complet compte toujours 25 jours
imposables.
Une année complète compte 25 x 12
= 300 jours.
Dans un mois incomplet, les jours imposables
sont les jours de la période moins les
dimanches.
Les abattements et les impôts sont
proratisés en fonction des jours imposables.
Payement non périodique
Dû à la progression des
impôts, un montant important comme par exemple
une gratification atteindrait rapidement la
déduction maximale s'il était
simplement ajouté à l'imposable
mensuel.
Ainsi les impôts pour un payement non
périodique sont établis par approximation.
Le barême est celui de l'année.
Impôt hypothétique A = fonction
(Imposable connu / jours imposables x 300)
Impôt hypothétique B = fonction
((Imposable connu / jours imposables x 300)
+ imposable
non-périodique)
Impôt effectif = B-A
Barême G.: Le fisc publie pour le calcul
simplifié des impôts non périodiques un manuel contenant
des tableaux. Les résultats sont fortement arrondis et divergent
des résultats plus précis obtenus en
appliquant la formule qui est publiée dans le même cahier.
Le méthode retenu est finalement sans
importance comme de toute façon le décompte
mensuel n'est que provisoire en attendant
le décompte annuel ou la déclaration d'impôt.
Le décompte annuel
Il se peut que pour des salaires sujets
à de fortes variations (heures supplémentaires,
primes) l'effet de la progression des
impôts fait que le total de l'impôt payé dans l'année
excède celui du barême annuel.
L'employeur peut alors rembourser l'impôt
payé en trop à condition que
1) Il n'y a qu'une fiche d'impôt
2) La situation fiscale n'a pas changé
au cours de l'année
3) Le salarié a été
occupé une année entière sans interruption auprès
du même
employeur. Une période de maladie
où le paiement a été avancé par le patron
ne compte pas comme interruption.
Dans ce contexte il est intéressant de
savoir qu'un salarié qui n'a pas travaillé
l'intégralité de l'année, mais qui a payé des
impôts, peut se faire rembourser la différence.